French Defense, Security & Cybersecurity Tour 2024 – République tchèque, Slovaquie et Roumanie

Sécurité :

Le ministère de l’Intérieur gère un budget de 4,2 Mds EUR (2023). Les priorités du gouvernement tchèque sont liées à la lutte contre la cybercriminalité, la lutte contre la montée de l’extrémisme et de la désinformation, l’impact de la guerre en Ukraine et l’immigration illégale. La République tchèque a des besoins en matériels d’observation, de reconnaissance faciale, de contrôle et analyse des flux, de surveillance, protection des infrastructures sensibles, d’équipements de maintien de l’ordre et des munitions sans plomb. Les drones spéciaux et tactiques sont également recherchés ainsi que les innovations en matière de lutte anti-drones. À la suite de l’incendie de 1600 ha de forêt, d’importants moyens financiers seront consacrés à l’achat d’équipements innovants pour les pompiers.

Défense :

Le budget de la défense est également en hausse, et représente en 2023, 4,7 Mds EUR (1,6% du PIB) dont 1,6 Md EUR pour les acquisitions. Le renforcement des Forces armées et les investissements dans les équipements innovants et efficaces sont recherchés car le pays envoie actuellement ses anciens équipements à l’Ukraine, qu’il devra remplacer à moyen terme. Les projets d’acquisitions portent notamment sur le cyber défense, drones tactiques, systèmes d’armes pour contrer les menaces hybrides et des avions de transport. L’acquisition à moyen et court terme portent sur 210 VCI chenillés pour une brigade d’infanterie, 48 systèmes de communication satellite militaire, les hélicoptères de transport, les avions de combat, les véhicules légers, les drones et moyens de guerre électronique.

Cybersécurité :

La cybersécurité et cyberdéfense constituent un axe d’effort stratégique des autorités publiques et privées car le pays a subi de nombreuses attaques ces dernières années. Compte tenu du contexte international marqué par l’invasion de l’Ukraine par la Russie, et une recrudescence des cyberattaques contre des entreprises et organisations clés, les autorités tchèques sont à la recherche de solutions pour sécuriser les :

• Systèmes d’information administratifs et gouvernementaux
• Sites énergétiques stratégiques
• Systèmes d’information des infrastructures sensibles (santé, télécom…)
• Systèmes d’information des banques et des entreprises financières

Sécurité :

Le ministère de l’Intérieur gère actuellement un budget de 1,873 Mds EUR (2023). Les préoccupations annoncées par le nouveau gouvernement FICO IV installé récemment sont la lutte contre l’immigration clandestine (la pression migratoire a été un thème de campagne très fort pour les parties de la coalition), le remplacement des cadres de la police nationale et le renforcement des effectifs de cette institution. La gestion de la crise migratoire (gestion des flux), le suivi de la guerre en Ukraine (réfugiés et collecte de preuves de crimes de guerre) et la lutte contre les trafics d’armes sont les principales priorités des forces de sécurité intérieure slovaques, au centre de leurs partenariats et coopérations. A noter l’implication de la Slovaquie dans de nombreuses initiatives régionales et européennes, ainsi que la volonté de se moderniser, de se doter d’outils et de techniques innovantes, notamment dans le domaine de la police technique et scientifique (scène de crime, demandes de soutien et d’expertise en matière d’archéologie forensique et d’identification des victimes en cas d’attaques terroristes).

Défense :

Le secteur de la défense et de la sécurité en Slovaquie est actuellement, notamment du fait de l’agression russe en Ukraine, en pleine évolution et doit faire face à un fort besoin de modernisation dans les années à venir. En effet, une croissance de l’ordre de 10% est anticipée dans le secteur slovaque de la défense d’ici 2027. Le ministère de la défense slovaque vit actuellement sa période la plus réformatrice de l’ère de l’indépendance du pays. Cet effort de modernisation est soutenu par une croissance du budget consacré à la défense, qui devrait dépasser 2% du PIB pour la première fois en 2023, soit un budget de 2,5 Mds EUR. A plus long terme, d’ici 2030, le ministère de la défense de la République slovaque prévoit de moderniser l’armée pour plus de 6,5 Mds EUR. La modernisation des forces est en cours (obusiers Zuzana 2, véhicules de combat blindés Patria 8×8, véhicules de combat d’infanterie CV 9035, modernisation des véhicules de combat blindés BVP-M). L’essentiel des choix est fait, mais peut laisser des opportunités d’équipements ou de systèmes de communications. La défense sol-air est un domaine prioritaire pour les forces slovaques. Par ailleurs, des dépenses en matière d’infrastructure sont à venir. Un audit du matériel militaire devrait être réalisé prochainement.

Sécurité :

La sécurité civile est également un marché très porteur en Roumanie sur de nombreux sujets : sécurisation des frontières terrestres et maritimes, sécurisation des sites sensibles et infrastructures critiques (nucléaires, énergétiques, télécoms, aéroports, etc.), cybersécurité, lutte anti-drones, drones de surveillance, sécurité routière, systèmes de surveillance et de communication (contrôle d’accès, vidéosurveillance, systèmes anti-intrusion, etc.), risque sismique, lutte contre les incendies, systèmes et les solutions NRBC, administration pénitentiaire, forces de police, etc.

Défense :

Le budget de la Défense de la Roumanie est en constante augmentation : il a triplé par rapport à il y a 10 ans, arrivant à 7,82 Mds EUR en 2023. A partir de 2023, la Roumanie alloue 2,5 % de son PIB à la défense.

Après des réorganisations successives, l’industrie roumaine de la défense nationale compte actuellement 22 entreprises à capitaux publics (dont 15 sont regroupées sous CN ROMARM SA, société nationale subordonnée au Ministère de l’Economie) et 17 entreprises privées. Le ministère roumain de la Défense Nationale soutient l’implication de l’industrie roumaine dans la réalisation des capacités militaires, tant par l’implication des opérateurs roumains en tant que maître d’œuvre, que par le transfert technologique et la réalisation en Roumanie de certains produits pour lesquels il n’y a pas la capacité et le savoir-faire nécessaires, en coopération avec des acteurs étrangers.

Parmi les priorités souhaitées par l’Armée roumaine figurent les technologies, les systèmes et les solutions NRBC, la cybersécurité, mais aussi les systèmes de commandement et de contrôle C4isr.

Cybersécurité :

Le marché roumain de la cybersécurité a connu une croissance significative au cours des dernières années. Cela est notamment dû au fait que les entreprises roumaines et le gouvernement ont pris conscience de l’importance de la cybersécurité et ont augmenté leurs dépenses dans ce domaine. En 2022, les dépenses totales des entreprises roumaines en sécurité informatique ont atteint environ 110 M EUR.

La croissance rapide du secteur, la hausse constante des dépenses des entreprises roumaines, l’émergence de start-ups spécialisées et l’adoption de la législation européenne en matière de cybersécurité en sont des indicateurs positifs. Ce marché offre également des opportunités de partenariats commerciaux et de transfert de savoir-faire.

Par ailleurs, c’est à Bucarest qu’a été inauguré le 9 mai 2023 le siège du nouveau Centre européen de compétences industrielles, technologiques et de recherche en matière de cybersécurité. Le choix de la localisation de ce centre, décidé en décembre 2020, tient notamment à la montée en puissance, ces dernières années de la Roumanie dans le secteur de la cybersécurité. Notons à ce propos que la Roumanie se classe 6e du National Cyber Security Index (NCSI).

De son côté, la Moldavie a d’important besoins de sécurisation de ses frontières. Le pays, victime collatérale du conflit en Ukraine, bénéficie depuis plusieurs mois de la mise en place d’une plateforme de soutien internationale. Afin de répondre aux besoins immédiats, la France a décidé en 2022 de mobiliser une enveloppe exceptionnelle de plus de 100 M EUR.