« Tout est territoire » a écrit au début des années 1990 la géographe Maryvonne Le Berre (1995).À différentes échelles, celui-ci relève effectivement de l'intime pour chaque individu, du politique pour l'espace public ou de la Nation pour ce qui engage le destin du pays. Trente ans après, cette formule demeure toujours aussi valable même si les contours de ces territoires n'ont cessé d'évoluer (décentralisation, intégration européenne, émergence des métropoles...). De nouveaux territoires sont aussi apparus avec le développement du numérique et la transformation numérique. La représentation des territoires elle-même a changé avec des limites moins marquées entre les villes et les campagnes. Selon l'INSEE, 95 % de la population française vit désormais sous l'influence des villes, si l'on considère les unités urbaines de plus de 1500 emplois et leur aire d'incidence au regard des trajets domicile travail des habitants des communes avoisinantes. Avec le développement des moyens de télécommunications et de transport, l'opposition traditionnelle entre l'urbain et le rural s'est estompée vers des espaces dits « rurbains ». Les espaces atypiques (montagne, littoral, frontière, …) ont aussi connu leurs propres mutations, de même que l'espace aérien. Le questionnement sur le(s) du territoire(s) anime plus que jamais le débat public. […]